Ajar-Paris de Fanta Dramé

En 2013, après le décès de sa grand-mère, Fanta Dramé se rend pour la première fois en Mauritanie à Ajar, le village natal de son père, lieu de sépulture de la défunte. De retour à Paris et bouleversée par ce voyage où elle a foulé la terre de ses ancêtres, elle décide de poursuivre le chemin et d'aller à la rencontre du plus troublant des paysages, celui de ses origines. Pour la première fois, son père se met à nu, évoquant les doutes et les épreuves qui ont marqué sa décision de quitter son pays et jalonné son existence au coeur d'une culture si différente de la sienne, et dans laquelle il élèvera finalement ses enfants alors qu'il n'aurait dû y être que de passage.

N'éludant que ce qui met à mal sa pudeur culturelle, il dévoile enfin l'histoire qu'il n'avait jamais racontée, celle que sa fille n'avait jusqu'alors jamais osé lui demander. Ajar-Paris emmène le lecteur dans un récit sensible où les voix générationnelles se confrontent, dans l'émotion, l'incompréhension parfois, retraçant un itinéraire personnel et intime qui, trop souvent laissé de côté, s'inscrit pleinement dans la grande histoire nationale.

Mon avis :

J'ai découvert le premier roman de Fanta Dramé grâce à la sélection 2024 du Prix Harper Collins Poche pour lequel je fais partie du jury.

C'est après le décès de sa grand-mère que Fanta va aller pour la première fois dans le village mauritanien de son père. Lorsqu'elle va rentrer à Paris de nombreuses questions lui viennent sur ses origines et rien de mieux que de raconter le parcours d'émigré de ses parents et principalement son père.

Elle va raconter avec une grande tendresse l'histoire de cet homme qui décide de quitter ce qu'il a toujours connu pour pouvoir travailler en France et ainsi faire vivre les siens. Le choc des cultures, la barrière de la langue nous sont comptés avec pudeur et réalité souvent violente. Les liens historiques entre la France et l'Afrique sont au cœur de ce roman.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture vers laquelle je ne serai pas aller naturellement, il faut le reconnaître. Le style est très agréable à lire. Par le prisme de son père Fanta raconte son histoire qui est celle de millions de français issus de l'immigration. C'est la perte d'un être cher qui sera le déclencheur, Fanta va redécouvrir ses origines au-delà de ce qu'on a pu lui raconter depuis petite. Elle sera aussi surprise que nous par les confidences que son patriarche n'avait alors encore jamais faites.

Ma note : 5/5