lundi 29 avril 2024

Cinq cœurs en sursis de Laure Manel

Cinq cœurs en sursis de Laure Manel
Catherine est l'épouse comblée de Marc.
La mère épanouie d'Anaïs et Florian.
La fille aimante de Josette.
La sœur complice de Nathalie.
Catherine est une femme bien, comme il faut.
C'est du moins ce que tous pensaient, jusqu'à ce que la police vienne l'arrêter.
Commencent alors pour ses proches l'attente et les doutes…

Mon avis : 

Depuis plusieurs années maintenant, je fais confiance à la plume de Laure et c'était un grand plaisir de la retrouver pour un roman choral composé de six personnages avec un sujet vraiment différent et assez peu raconté. Comment peut continuer à vivre la famille d'un meurtrier ?

On parle toujours de la victime, de sa famille, de ses proches, mais on ne parle quasiment jamais de la famille du coupable. C'est l'histoire de Catherine, une femme bien (voire très bien) sous tous rapports jusqu'au jour du coup de folie, insoupçonnable pour ses proches.

C'est la chute libre en enfer, pour son mari, sa mère, sa sœur et ses enfants. Il faudra attendre le procès avec les doutes et une attente interminable.

C'est une histoire de famille qui tourne au cauchemar, il faut protéger les plus petits. Les menaces et le jugement de la société vont aussi indirectement les condamner pendant de nombreuses années.

Anaïs est une jeune adolescente quand le drame arrive et c'est celle qui sera le plus exposée au risque d'explosion en plein vol, elle s'exprime dans l'histoire toujours par le biais de son journal intime. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé que les enfants s'expriment par l'écrit. Anaïs par son journal, avec un certain lâcher-prise et son petit frère toujours par les courriers adressés à sa mère. Les adultes nous racontent directement ce qu'ils vivent, chacun à leur façon avec leurs émotions et leurs ressentis. Chacun aura son chemin et son deuil à faire d'une vie qui n'aura pas lieu.

On va les suivre pendant 22 ans et j'ai beaucoup aimé que chacun nous raconte par un prisme différent son histoire avec ce fait divers qui a fait basculer leur vie. On se pose beaucoup de questions, comme Anaïs, à qui je me suis beaucoup identifiée, car nous avons quasiment le même âge, les mêmes références dans notre adolescence. On minimise la vie de la famille d'un meurtrier, voir même on l'occulte complètement, mais comment vivre avec la culpabilité, les remises en questions éternelles ? Ils sont livrés à eux-mêmes, aucun accompagnement n'est prévu quand on est du mauvais côté de la barrière.

Laure Manel, comme elle sait si bien le faire nous raconte l'histoire de cette famille avec justesse, réalisme et émotion, j'ai versé ma larme à la fin.

Ma note : 4.5/5

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