samedi 30 mars 2024

Mon acrobate de Cécile Pivot

Mon acrobate de Cécile Pivot
"Zoé nichait à l’intérieur de moi, dans le moindre repli de ma peau, dans mon ventre, entre mes bras, derrière mes paupières, dans l’air que je respirais. Elle ne me laissait pas de répit."
Ce matin, Izia regarde son mari quitter l’appartement où ils ont élevé leur fille Zoé, renversée par un chauffard quelques mois auparavant. Izia n’a pas un geste pour le retenir. Elle est soulagée d’être seule avec son chagrin, libre de s’enfermer dans la chambre intacte de Zoé.
Mais au fil des jours, la faim, le besoin de marcher, de sentir le soleil sur sa peau, reviennent. Izia comprend qu’elle doit vivre cet « après » et trouver une activité où nul ne sait rien de sa perte. Elle a l’idée de proposer ses services à des gens souhaitant débarrasser le domicile d’un proche disparu.
Ainsi Izia devient-elle une drôle de déménageuse. Pour l’aider, elle embauche Samuel, un jeune homme au franc-parler déconcertant et aux fragilités touchantes.

Cette rencontre, et toutes celles suscitées par son travail incongru, sont les premiers fils bien fragiles qui ramèneront peu à peu cette femme perdue vers la vie.

Mon avis :

J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix Harper Collins Poche et j'avoue qu'il est (à l'heure où je vous écris) mon coup de cœur de la sélection.

Cécile Pivot nous raconte l'histoire d'Izia et Etienne qui vivent le drame absolu de la perte d'un enfant. Zoé est décédée des suites d'un accident de la circulation. Le couple va être mis à rude épreuve pour traverser cette affreuse période de deuil. Etienne quitte le foyer familial poussé par sa femme qui ne souhaite plus chose : être seule.

Izia va vivre chaque étape du deuil dans la difficulté que cela peut représenter, elle nous arrache le cœur souvent, j'ai voulu la rencontrer et pouvoir la serrer dans mes bras. Elle qui écrivait des histoires pour les enfants, elle va du jour au lendemain arrêter son activité.
Elle s'enferme, se déconnecte du monde extérieur, elle revit le souvenir de sa fille par le prisme de sa chambre vide qu'elle veut absolument conserver en l'état.
Mais lorsqu'elle reprend un peu le dessus, elle va se lancer dans une drôle d'activité : vider les maisons de personnes décédées qui n'ont soit plus famille ou dont la famille ne veut pas supporter cette charge. Un exutoire pour Izia de se plonger dans la vie d'inconnus et c'est également une autre façon d'appréhender le deuil.

C'est un roman qui traite d'un sujet tabou et qui malheureusement touche encore de trop nombreuses familles, Cécile Pivot nous retranscrit avec justesse les émotions et les étapes qui frappent le couple et son entourage. En tant que maman, les larmes me sont de nombreuses fois montées aux yeux.

Ma note : 5/5
Prix Harper Collins Poche - Service presse


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